Louise de Vilmorin revint à de multiples reprises sur cet épisode de son enfance où, de retour de promenade, elle constata avec effroi que sa poupée préférée, la seule, la " poupée chimère ", avait disparu. Froide et indifférente, sa mère l'avait donnée, pour la distraire, à la fille d'une amie de passage. Louise fit là l'épreuve de l'irréparable, que nous sommes tous appelés à connaître sous une forme ou sous une autre; et vit ensuite dans cet objet perdu la source de tous les objets dont elle aima à s'entourer sa vie durant, élaborant un " art de vivre " qui loin de se réduire à un superficiel sens du decorum lui fut véritablement essentiel. Ses livres autant que sa vie sont ainsi ponctués de décors magiques et de scénographies rêvées qui renvoient comme autant d'échos de sa fantaisie. C'est à cet art que cet album veut rendre hommage, rassemblant pour la première fois images et portraits par les plus grands photographes (de Beaton à Brassaï), décorations intérieures et photos de famille, tableaux naïfs et dessins de mode, écrits autobiographiques et petits essais : mosaïque, en un mot, de souvenirs et d'objets de plaisir - le plaisir n'étant jamais chez Louise que l'ombre portée d'une légère mais poignante tristesse.
«Un homme c'est un homme, mais un bel homme, c'est autre chose.» Un soir, le beau Sandro, qui était marchand de bouchons, vient chercher une amie et l'emmène voir un opéra-comique, dont parle tout Paris. Cette pièce est jouée par une chanteuse de café-concert, Migraine, qui lui a donné son nom pour titre. Sandro tombe sous le charme de Migraine, sans savoir qu'elle joue sur la scène sa propre histoire. Confondant le théâtre et la réalité, il a sans cesse envie d'intervenir dans l'action. Plus tard, devenu l'amant de Migraine, il retrouvera dans la réalité une situation semblable à celle du théâtre. Vaniteux, possessif, il voudrait faire étalage de sa liaison, alors que Migraine, imprévue et imprévisible, tient à la garder secrète. En effet, un veuf sentimental, qui rôde dans sa vie, se tuerait s'il connaissait la vérité. Mais Sandro, bien que désenvoûté, ne veut pas se conduire comme son rival de théâtre. L'histoire est racontée par une amie de Sandro, qui s'adresse à l'homme qu'elle aime. Nous ne saurons pas son nom. En tout cas, il ne s'agit pas du tout de Madame de ou de Julietta. «Migraine», écrit dans un style revolver, est une œuvre très différente des précédents romans de Louise de Vilmorin. «Tu disais : "Ça sent Baden-Baden." Ce soir-là, tu étais parti, tu étais loin, mais je t'entendais quand même et peut-être même "Baden-Baden". Alors je me suis dit que j'irais me coucher : non pas que j'avais sommeil, il n'était que huit heures, mais pour tenir ta place chaude, et puis, étant donné la saison, j'ai pensé : il l'aimerait peut-être mieux fraîche, et comme ça ne me tenterait pas d'aller dormir sur le canapé de l'entrée et de poser ma tête à la place où tu jettes ton chapeau, je suis restée accoudée au balcon.» Et c'est ainsi que commencent les amours dramatiques de Sandro et de Migraine.
Die eigensinnige Julietta verlobt sich in den Ferien am Strand von Arcachon mit dem älteren Prinz von Alpen. Aber schon der erste Kuss bringt sie ins Wanken. Auf der Rückfahrt nach Paris nutzt sie eine Gelegenheit zur Eskapade und quartiert sich bei André Landrecourt ein, einem jungen Anwalt. Julietta ergreift von seinem Landhaus Besitz, ohne zu ahnen, dass der Hausherr mit seiner Geliebten Rosie Facibey zurückkehrt. Damit Rosie sie nicht bemerkt, verfrachtet Landrecourt Julietta kurzerhand in die Dachkammer, doch streunt diese heimlich durchs Haus - und Rosie glaubt allmählich an Gespenster. Nach einer Weile geistert Julietta auch durch Andrés Träume, und als der Prinz von Alpen zu Besuch erscheint, müssen alle Beteiligten ihre Gefühle entwirren. Ein außergewöhnlicher Liebesroman, eine vor Einfallskraft sprühende Gesellschaftskomödie, die Louise de Vilmorin als würdige Erbin von Marivaux und Jane Austen ausweist.
Un soir au début de septembre, alors que le duc et la duchesse de Villavide ayant fini de dîner se levaient de table, la fameuse pendule du grand salon, en forme de château-fort, sonna le premier coup de huit heures. La duchesse hâta le pas et sourit en regardant un pont-levis s'abattre sous le cadran et huit petits personnages s'avancer l'un après l'autre, danser, saluer et disparaître dans un bruit de rouages et de chaînes. – Ah ! s'écria-t-elle, Julien, comme ils ont bien dansé ce soir. J'aime leurs façons de cette heure-ci, et elle ajouta : il doit être près de huit heures. Le duc sortit sa montre, en vérifia le tic tac ainsi que les personnes de cet âge avaient l'habitude de le faire, puis les yeux à demi fermés il l'éloigna de son visage. – Diable, dit-il, diable, ils avancent de plus en plus.
Fictions, poèmes, proses d'occasion et pages d'interviews composent ce volume. Appartenant à toutes les périodes de l'œuvre de Louise de Vilmorin, des années trente aux années soixante, certains de ces textes furent publiés dans Vogue, Marie-Claire mais aussi Minotaure, tandis que d'autres, amoureusement dactylographiés et brochés par Louise, étaient offerts par elle à certains de ses amis, en une sorte de samizdat amoureux. Écrits pour leur seul plaisir, et le sien, ils sont aujourd'hui dispersés dans des collections privées, et l'on aura ici l'occasion de les lire pour la première fois. Des croquis mordants de "J'étais du mariage" ou "J'ai été séduite" au surréalisme sombre de "Ce soir" ou de "Démone", de la désinvolture apparente de certains entretiens à un hilarant "L'argent me ruine", c'est toute la palette, ou l'écho, de la fantaisie de Louise de Vilmorin qu'offre ce recueil appartenant à tous les genres ou les défiant tous. On pourrait leur appliquer ce que Louise disait, à sa manière, à propos de ses romans : "En ce qui concerne mes propres livres, j'ai toujours regretté que mon éditeur se soit entêté à leur donner l'appellation trompeuse de roman plutôt que "pâté maison", "machin" ou "venez-y-voir".
Fausta règne sur le domaine des Quatre-Feux où elle est née. On continue à l'appeler Mademoiselle bien qu'elle ait un mari, et un fils, Ludo, le lutin sauvage. Fausta aime Nivôse, elle se fait construire un palais, l'amour, la fantaisie et la liberté sont ses seules règles de vie. La mort a interrompu ce conte, mais c'était le propre des romans de Louise de Vilmorin que de rester ainsi suspendus dans l'imaginaire sans retomber dans le réalisme d'un dénouement.
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